| Hors du temps |
Tout commence avec des paysages à couper le souffle : le Causse de Sauveterre en Lozère, c’est déjà un voyage ailleurs, fini l’urbanisation, les gens, l’agitation et au fil de la route (merci Madame GPS !) on découvre quelques panneaux fait-main indiquant Utopix comme dans un jeu de piste…
Au bout du bout du monde, on découvre avec étonnement et ravissement cet endroit poétique et minéral que son créateur, Jo Pillet, a nommé Utopix.
Dès l’arrivée, c’est l’enthousiasme ! Les constructions «iglootiques» façonnées par Jo Pillet ressemblent à des maisons de hobbits qui auraient été inspirées par Antti Lovag, l’architecte des maisons-bulles des années 70. La pierre donne un aspect intemporel à l’endroit alors que Utopix est né en 1983 (ouvert au public depuis 1993) mais l’ensemble s’intègre tellement bien qu’on a l’impression que les huit coupoles viennent du fond des âges…
Une partie de l’intérieur se visite et on y découvre les sculptures et les peintures de Jo Pillet. Un vent de poésie, de contestation et d’espièglerie souffle sur ses créations. A base de récup’ – c’est tout l’esprit du lieu – des matières improbables se métamorphosent en œuvres d’art, comme cet arbre multicolore créé à partir de cartouches de fusil !
A l’extérieur, des jeux construits en pierre et métal jalonnent l’espace, un dinosaure nous fait de l’œil, un crocodile se cache dans les buissons… Au détour d’un bosquet, le labyrinthe minéral semble être là depuis des siècles… Pas de parcours ici, à chacun d’y découvrir les trésors au rythme de ses pas.
On voit bien qu’il n’y a pas d’équipe professionnelle qui entretient le site et c’est aussi ce qui fait le charme de cet endroit. Nulle volonté commerciale, tout est réalisé à main d’homme, avec ses imperfections, l’usure des matériaux, la nature qui fait corps avec les créations…
Nous avons été accueillies chaleureusement par Dominique en personne, la femme de Jo Pillet, et c’est extraordinaire, car on comprend que c’est aussi l’aventure d’une vie que l’on visite ! Nous sommes reparties sous l’œil menaçant d’un orage approchant, avec la promesse de revenir pour se retrouver une fois de plus dans la parenthèse espace-temps de la famille Pillet.
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